"Letter 1
Lady Susan Vernon to Mr Vernon
Langford, December
My dear brother,
I can no longer refuse myself the pleasure of profiting by your kind invitation when we last parted, of spending some weeks with you at Churchill, and therefore if quite convenient to you and Mrs Vernon to receive me at present, I shall hope within a few days to be introduced to a sister whom I have so long desire to be acquainted with."
"Lettre I
Lady Susan Vernon à M. Vernon
Langford, Déc.
Mon cher frère,
Je ne puis davantage me refuser le plaisir de mettre à porfit l'aimable invitation que vous m'avez faite, quand nous nous sommes quittés la dernière fois, de passer quelques semaines en votre compagnie à Churchill. En conséquence, s'il n'y a pas le moindre inconvénient à ce que Mme Vernon et vous-même me receviez maintenant, je chérirai l'espoir d'être, dans peu de jours, présentée à une soeur dont j'ai depuis si longtemps désirée faire la connaissance."
Lady Susan
Fort belle et ayant beaucoup d'esprit mais presque sans le sou, Lady Susan, veuve depuis peu, entend bien profiter de chaque personne de son entourage, se fichant tout à fait des sentiments de quiconque, y compris de ceux de sa fille, Frederica. Elle réussit à se faire héberger par le frère de son défunt mari, Mr. Vernon, d'une bonté sans égale, et par sa femme, Mme Vernon, seule à ne pas être dupe des manigances de la Lady. Susan en profite pour séduire Mr. de Courcy, le jeune frère de sa belle-soeur, tout en le dénigrant dans les lettres qu'elle envoie à sa grande amie Mme Johnson...
Lady Susan est un court roman épistolaire de Jane Austen, écrit autour de 1794, vers l'âge de 19 ans donc, et qui n'était absolument pas destiné à être publié. Cela explique que l'on y retrouve une héroïne peu sympathique et manipulatrice, ce que nous ne verrons plus par la suite. Il reste dans la lignée de ses Juvenilia, avec un certain cynisme, un humour incisif et un regard sévère sur son époque, mais annonce déjà les grands chefs-d'oeuvre qui suivront. La première publication date de 1871.
Les adaptations
Lady Susan se fait connaître petit à petit du grand public mais ne bénéficie que d'une seule adaptation à ce jour :
Les Personnages
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Lady Susan Vernon, héroïne, veuve de Mr. Vernon
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Miss Frederica Susanna Vernon, sa fille
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Mr. Charles Vernon, beau-frère de Lady Susan, frère de son mari décédé
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Mrs. Catherine Vernon, sa femme
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Mr. Reginald de Courcy, frère de Mrs Catherine Vernon
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Mrs. Alicia Johnson, confidente de Lady Susan
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Sir James Martin, courtise Lady Susan
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Mlle Maria Manwaring, soeur de Manwaring et fiancée de Sir James Martin
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Mr. Et Mrs. Manwaring, amis qui hébergaient Lady Susan
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Mlle Summers, préceptrice à Londres de Miss Frederica
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Sir Reginald de Courcy et Lady de Courcy, parents de Reginald de Courcy et Catherine Vernon
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Wilson et James, domestiques
Les austeneries
Les "austeneries" sont des livres ayant pour référence l'oeuvre de Jane Austen, ou l'autrice elle-même. Il en existe de toutes sortes : les suites (sequel), les réécritures modernes, les romans modifiant un élément de l'histoire (what if), ceux se déroulant avant le début de l'oeuvre originale (prequel) et bien d'autres encore... Des centaines ont déjà été éditées et le phénomène ne semble pas s'épuiser. Quelques-unes d'entre elles finissent même pas arriver en France.
Voici celles que l'on peut trouver autour de Lady Susan :
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Baker, Helen - Miss Jane Austen's Lady Susan
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Kar, Phyllis Ann - Lady Susan, Completion of Unfinished Novel
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Todd, Janet - Lady Susan Plays the Game
"Sir James may seem to have drawn a harder lot than mere folly merited; I leave him, therefore, to all the pity that anybody can give him. For myself, I confess that I can pity only Miss Mainwaring; who, coming to town, and putting herself to an expense in clothes which impoverished her for two years, on purpose to secure him, was defrauded of her due by a woman ten years old than herself."
"On pourra penser qu'à Sir James échoit un sort plus pénible que ne méritait la simple sottise. Je l'abandonne donc à toute la pitié qui pourra lui être accordée. Pour moi, j'avoue que c'est sûrement Mlle Manwaring que je plains. Venant à Londres et dépensant tant pour sa toilette, afin de s'assurer cet homme-là, elle se retrouva privée de son dû par une femme qui était de dix ans plus âgée qu'elle."